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Expos de l'été

Aux gens que la gravure ne rebute pas, et que les travaux sur papier continuent de séduire, il faut signaler dans la région au moins deux expositions : la première se trouve à Theizé en Beaujolais, dans un lieu restauré avec patience et ferveur par la mairie, le château de Rochebonne. La seconde à Montélimar, au Mac Saint Martin et au château des Adhémar.

A Theizé en Beaujolais, donc,  on voit, sous la houlette de la galerie lyonnaise de Jean-Louis Mandon et en hommage à J.-P. Pichon-Martin, le travail de 17 peintres contemporains dont on trouvera la liste sur l’invitation ci-contre, et, ce qui nous intéresse, les estampes créées par deux associations de graveurs unies pour l’occasion, Ex-Libris de Céret et L’Empreinte de Lyon. Les uns et les autres ont choisi un thème « Du pariétal au médiéval » et un format assez inattendu (40 x 120), et l’ensemble se présente dans une espèce d’installation collective : les estampes, une pour chacun des 44 graveurs, y flottent en suspension à la manière de kakemonos, s’animent, tournent lentement au moindre mouvement d’air. Avec ces 44 estampes, le visiteur se trouve devant une belle diversité de techniques et de styles, sans compter que le thème autorise presque toutes les libertés.

La pensée du figuier chargé de fruits de mon jardin m’a conduit tout naturellement vers la lithographie sur chine appliqué titrée Panier de figues, hommage à Pompéi, de Jill Bennet, heureuse évocation colorée d’une paroi de domus latine. On y a aimé encore l’étrange baie de vitraux bleus, de Judith Debaste, énigmatique et poétique xylographie d’une rigoureuse simplicité formelle, ou la linogravure de Pietra Bertram-Farille, Vision, mêlant, dans un beau noir, végétal et animal. Et bien d’autres encore, bien sûr,  que nous ne pouvons tous nommer. 

 

L’exposition se tient jusqu’au dimanche 26 août, ouverte du jeudi au dimanche de 14h30 à 18h30.


L’autre occupe à Montélimar le relativement récent Musée d’art contemporain Saint Martin, et le château des Adhémar.  Elle est intitulée «  De Renoir à Picasso, donation Pierre Boncompain » : l’artiste drômois, dont le MAC Saint Martin avait présenté en 2013 une riche rétrospective - on sait que le paysage de la Drôme provençale a nourri le travail pictural de Boncompain -  a en effet décidé de donner à Montelimar quelques unes de ses œuvres et une partie de celles des grands maîtres qu’il a collectionnés tout au long de sa vie de peintre.

 

De Boncompain, on voit donc quelques peintures caractéritiques de l’art du peintre, des dessins somptueux, entre autres une belle série de pastels parfaitement maîtrisés, pour Le cantique des cantiques, et de nombreuses céramiques et tapisseries.

Mais l’exposition vaut aussi pour les pièces des maîtres, dessins, gravures et lithographies, dont on devine qu’ils ont été des références pour le peintre : dans les salles, Rouault, Braque, Dufy, Picasso, Renoir, Chagall, Cézanne.

Vrais bonheurs de la déambulation, cette lithographie de Rouault,  Automne, de 1933,  une eau-forte de Picasso, feuille très contrastrée et d’un pathétique absolu, Les pauvres, planche des Saltimbanques de 1905,  et d’autres encore, tirées ou non de la Suite Vollard, des natures mortes de Braque. Boncompain n’a pas collectionné que les grands : de Maurice Savin (1894-1973), artiste drômois aussi, trop négligé aujourd’hui, une petite lithographie  présente une Scène de récolte spirituelle et animée, et terriblement provençale.

 

Exposition visible à Montelimar,  jusqu’au 31.12.18 et ouvert tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h (fermé le mardi du 6/11 au 26/12 et jours fériés : 11/11 et 25/12). Juillet et août ouvert tous les jours 10h-18h non-stop.

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