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Par hasard

Beau prétexte pour descendre à Marseille : l’exposition Par hasard au Centre de la Vieille Charité : les salles successives racontent la place et le rôle du hasard dans la création artistique : le point de départ est fixé à Victor Hugo et à ses encres sur papier et montre des oeuvres majeures de la fin du XIXème  et du XXème siècle. La chapelle montre l’installation de Robert Filliou, « Eins, Un. One… », composée de 16 000 dés de couleur posés sur la même face, en écho au poème de Stéphane Mallarmé, « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard ».

Au hasard des déambulations, après un monotype de Degas (si l’impression laisse une place au hasard, on est surtout sensible à l’audace de la composition et à la caresse de la plaque), beaucoup d’oeuvres surréalistes :  des « cadavres exquis » qu’on voit rarement, mais aussi des Rayogrammes de Man Ray, des papiers déchirés de Jean Arp, des frottages de Max Ernst, ou des peintures de Masson, Miró, Dominguez… où le hasard est érigé en outil de création. 

On le voit, plus contrôlé, dans la création de la période de l’après-guerre, avec des compressions de César, des installations de Arman. Enfin quand la peinture donne la primauté au geste, on le découvre dans le dripping de Jackson Pollock (une peinture judicieusement et peut-être malicieusement, posée à côté d’une oeuvre de Georges Mathieu qui n’en est pas indigne, et qui est même antérieure), des toiles de Simon Hantaï, de Gerhard Richter… 

Une belle promenade dans l’art de ces deux derniers siècles…

 

Par hasard, Centre de la Veille Charité, Marseille.

(et à la Friche de la Belle de Mai pour les oeuvres contemporaines)

jusqu’au 23 février.

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