C’est un nom qu’on rencontre, assez rarement il est vrai, dans la littérature concernant la peinture lyonnaise de la première moitié du XXème siècle. Un nom qu’on rencontre bien plus rarement encore en salle des ventes : CHARLAIX.
J’ai longtemps cru que c’était un homme. Je ne suis pas le seul. Ainsi dernièrement (en avril 2019) on a vu dans une salle des ventes lyonnaise que je ne citerai pas, une aquarelle signée F. Charlaix, attribuée à Frédéric Charlaix. Oui ! Pauvre Frédérique ! Pauvre « Mlle Charlaix » comme on disait et écrivait encore au début du XXème siècle.
A t-elle souffert de s’être d’abord appelée Marguerite, avant de signer Frédérique Charlaix ? A-t-elle pâti de la vie de patachon de son petit frère Léon aux si nombreux métiers - journaliste, consul éphémère d’une république sud-américaine, ordonnateur de pompes funèbres, contrôleur, etc. - amateur de femmes et de bons vins, comme le raconte Frédéric Dard dans Le Cirque Grancher ? Est-elle disparue trop tôt, à 56 ans, en 1939, et à un mauvais moment ?
Toujours est-il que ce nom de Frédérique Charlaix est aujourd’hui largement méconnu. Son oeuvre ? De la peinture, et de la gravure sur bois, ce qui nous plaît. Des illustrations de livres. Car elle a fait partie des artistes réunis autour de Philippe Burnot dans Le Bois gravé lyonnais en 1929.
Devenir artiste pour une femme, ce n’est pas sans doute un choix de vie facile, dans les premières années du XXème siècle ! Pourtant elle expose au salon de la Société lyonnaise des beaux-arts dès 1901 : elle a 20 ans. En 1906, le critique d’un journal culturel lyonnais Le passe-temps et le parterre, note ceci à son propos : « un véritable talent d’artiste. La fermeté virile (sic) de son pinceau se retrouve dans le Le Portrait (n°134) ».
Rien que pour cela, nous lui consacrons prochainement une page parmi nos artistes oubliés.
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