C’est ainsi qu’on trouve parfois surnommé Maurice Savin (1894-1973). Il y avait naguère un site internet qui fournissait au curieux les données principales de sa vie et de son oeuvre. Las ! Même sur la toile, les choses meurent. Ce site ayant disparu, il fallait étoffer plus largement les quelques lignes que nous lui avions consacrées. C’est ce que nous avons commencé de faire. (Voir la page)
Il a toute sa place dans le répertoire de rhonestampe.fr, parce que, fils d’un médecin de Valence, il est né dans la Drôme des collines, à Moras-en-Valloire, a séjourné souvent dans la région. Né en 1894, comme les plus jeunes des Ziniar lyonnais. Mais, lui, a fait carrière à Paris. Ce qui lui a plutôt réussi. Une exposition rétrospective (1979) au Musée d’art moderne de la ville de Paris, en témoigne.
Cela ne suffit pas cependant à en faire un peintre connu. La dernière exposition dont on a retrouvé la trace remonte à 1994. Oublié Savin ? Par les institutions, oui. Par le grand public, certainement. Quelques rares amateurs seuls lui conservent une certaine estime.
Alors quoi ? C’est ainsi, dira-ton. Il faut bien laisser de la place aux contemporains, qui sont si nombreux. Tout change, et les goûts et les hommes. Non, nous ne commencerons pas ici une complainte sur l’injustice de la gomme du Temps.
Nous nous réjouirons au contraire de cet oubli : il permet de redécouvrir, voire de découvrir, d’un oeil neuf ce qui a été, et ce qui est toujours finalement, puisque les oeuvres résistent, en vivant leur vie d’oeuvres, vendues, achetées, remisées, retrouvées. Bien sûr certains « sujets » de scènes de genre - fête paysanne, travail des champs, cueillette des fruits… - peuvent paraître un peu décalés. Mais ils ont le charme des choses anciennes…
Maurice Savin, créateur de peintures, de céramiques, de gravures, de tapisseries entre 1920 et 1970, traversant pour ainsi dire le siècle dernier, peut continuer cinquante ans après sa mort, de nous parler, de nous toucher. Par son regard profondément empathique envers ses sujets, son amour de la nature, la sensualité perceptible et l’exubérance dynamique et colorée de sa peinture. Les céramiques n’ont pas vieilli. Mieux, certaines de ses peintures ou gravures ne détonnent pas auprès de celles de certains artistes contemporains, maintenant qu’on a redécouvert la figuration. Quelques uns même, que nous pourrions citer, ne doivent pas le connaître, et pourraient en être les héritiers.
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