On s’est intéressé ces dernières semaines à un artiste ligérien de l’après-guerre, Edouard Eymard (1924-2019), qui sans être oublié - un musée du nord de la France préparerait une exposition rétrospective - ne trouve guère chez nous la place qui lui est due.
Défaut premier, il a quitté la région et s’est installé à Paris, tout en gardant des attaches locales fortes en Haute-Loire. De là vient que, malgré une quinzaine d’années de participation au salon du Sud-Est à Lyon, et des expositions particulières dans des institutions locales, son oeuvre suscite une relative indifférence.
Il est pourtant de la riche génération née au lendemain de la dernière guerre, celle des Sanzistes lyonnais, d’un Jacques Truphémus ou d’un Cottavoz, nés deux ans plus tôt. On pourrait souhaiter que son oeuvre bénéficie de la même reconnaissance. Il est vrai que lui, à la différence des précédents, a rompu avec la figuration. D’aucuns pourraient même estimer que sa peinture, plus âpre, plus difficile, moins plaisante peut-être, occupe, sur le plan de l’Histoire de l’art, une place plus intensément significative.
On lui avait déjà consacré, faute d’informations et de documentation, une très brève page il y a quelques années. La rencontre de son épouse, précieuse gardienne de l’oeuvre de son mari, que nous remercions de nous avoir reçu, nous a permis d’enrichir la connaissance de l’artiste, en nous laissant voir les huiles, les gravures et les émaux restés dans l’atelier.
Son oeuvre gravé, une cinquantaine d’estampes peut-être, est modeste. S’il a découvert la gravure au début des années 50 et l’a pratiquée pendant quinze ans, cette activité ne constituait probablement pas pour lui un enjeu primordial. Il ne possédait pas de presse, faisait tirer ses plaques chez Mourlot, en petit nombre. Et en 1967, il s’est arrêté, définitivement. Remplaçant la gravure par l’émail sur acier, qui allait occuper une place importante dans son travail. Cela n’empêche pas que l’oeuvre gravé mérite d’être connu. On trouvera sur la nouvelle page que nous lui consacrons une sélection chronologique de son travail de graveur.
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