D’un milieu petit-bourgeois, Marguerite Frederica Charlaix, est élève de MM. Jean-Louis Loubet (1841-1903) professeur aux Beaux-Arts de Lyon, et de Claudius Barriot (1846-1908), professeur à Villefranche. Elle se fait connaître dès 1901 sous le nom de Marguerite Charlaix et ce n’est qu’en 1923 qu’elle adopte le prénom de Frédérique.
Elle expose très régulièrement dans les différents salons de Lyon, au Salon de la Société lyonnaise des Beaux-Arts, puis au Salon d’Automne à partir de 1908.
Dès ses premières années, la presse salue son travail : le journaliste Léon Mayet (in Le Passe-Temps et le Parterre du 25 mars 1906) note « un véritable talent d’artiste. La fermeté virile de son pinceau se retrouve dans le Portrait n°134) ».
En 1924, le musée des Beaux-Arts lui achète une huile sur toile, La Clusaz Haute Savoie, de 33 x 82,5 centimètres.
Elle expose aussi au salon du Sud-Est à partir de 25, dès la première année de sa fondation, ce qui signifie qu’elle se place avec les jeunes artistes novateurs du groupe Ziniar. D’ailleurs elle a le même âge qu’eux. On peut ainsi voir la modernité de la gravure intitulée Maternité, de 1921.
Au cours des années trente, elle pratique la gravure sur bois, et fait partie du « Bois gravé lyonnais », initiée en 1929 par Louis Bouquet et Albert Pauphilet.
En 1934, elle participe à l’album de 25 lithographies éditées par le Salon du Sud-Est.
On la voit aussi dans les galeries privées comme Maire Pourceaux, ou la galerie Troncy.
On sait, par des dessins, qu’elle voyage en Grèce en 33 ou 34, et en Belgique.
Elle fait partie du milieu artistique lyonnais, comme le note Joseph Jolinon dans un article enjoué de Paris Soir (du 14 juin 1924), qui la montre déambulant en compagnie de Henriette Morel.
En 1936, une de ses estampes présentées à l’exposition du Bois Gravé Lyonnais, La place Saint-Jean pendant la catastrophe de Fourvière, qui rappelait l’événement dramatique du 12 novembre 1930 fit sensation auprès du public.
On la voit présenter des bois à l’Exposition universelle de 1937 à Paris avec les principaux graveurs lyonnais de l’époque.
Probablement de santé fragile (ce qu’on sait par des lettres conservées à l’INHA, et adressées en 1925 au professeur et critique d’art Léon Rosenthal, qui était à l’époque directeur de l’Ecole des Beaux-Arts), elle meurt en 1939, à l’âge de 56 ans.
Cette même année, Henri Focillon signe la préface d'un album de 12 bois gravés (sans indication de tirage), et l’année suivante, le Salon du Sud-Est lui rend hommage par une rétrospective de son travail, comme le fera en 1941, le Bois Gravé Lyonnais, lors de ce qui fut sa dernière exposition.
Au cours de sa vie, elle a illustré un ouvrage de Magali Cabanes, Le Masque de Lyon, Au Pigeonnier, 1932, avec 29 bois originaux (338 exemplaires, sur vélin teinté d'Arches, dont 18 sur vélin teinté de Hollande Van Gelder Zonen, avec une suite sur Hollande des 29 gravures, réédité en 1933 sans les bois.
Et Dame Loyse, la Belle Cordière, chez Paul Trillat, à Lyon, 1937, avec 4 bois gravés (300 exemplaires numérotés sur vélin d Arches).
On trouvera ci-dessous les 12 bois gravés de l’album ci-dessus mentionné, qui reprennent des gravures de ses livres et d'autres.
Nous avons aussi trouvé trace d'autres estampes :
1923 Portrait de Eugène Vial, bois gravé, 15,5 x 18,3, signé Marguerite Charlaix, (Archives départementales Rhône 16FI/79)