De Jean Claudius Charmier nous ne savons encore presque rien sinon qu'il est élève de l'Ecole des Beaux-Arts en 1823 et 1824 et qu'après sa mort en 1862, sa veuve fit don en 1865 à la Bibliothèque du Palais des Arts, d'une partie de son oeuvre : on peut voir ces 20 planches à la Bibliothèque municipale de Lyon, que le Manuel de l'amateur d'estampes de Le Blanc mentionne sans les décrire.
Les revues savantes lyonnaises l'ignorent presque totalement. On trouve mention de Charmier dans la Revue du Lyonnais, à l'occasion d'une chronique sur la vente de la collection Thierriat : parmi les oeuvres figurant dans cette collection, l'auteur mentionne " les estampes presque inconnues de Charmier, artiste lyonnais, mort à Ecully".
Une autre occurrence, en 1880, place Charmier au milieu des artistes reconnus de ce temps, entre De Boissieu et Baron, Leymarie, Duclaux, Allemand, etc...
Un probable album de six eaux-fortes publié en 1848 semble indiquer que Charmier n'était peut-être pas le simple "amateur" que décrit le Bénézit. Aurait-il même figuré dans les collections de ses contemporains artistes si c'était le cas ?
Un catalogue des estampes de cet artiste, pas moins intéressant que son contemporain Balthazard Baron (1788-1869), était opportun. Nous avons vu en salle des ventes une estampe signée JC qu'une mention manuscrite attribuait à Bléry. Parfois son style fait penser à son contemporain Hector Allemand.
L'examen de ses estampes montre l'influence, habituelle à Lyon, de la gravure hollandaise, notamment celle de A. Waterloo, dont Charmier arrive à reprendre les griffonnements, sans parler des sujets, personnages assis au bord du chemin ou cheminant, maisons, bouquets d’arbres... Ce n'est peut-être pas un hasard si le bibliothécaire du Palais des arts a collé les estampes de Charmier dans le même recueil que celles de Waterloo.
Quoi qu'il en soit, la mise au jour de ces estampes au charme délicat, mais sans grande invention, répare un oubli trop injuste et permettra peut-être de faire revenir sur le marché des pièces jusque là trop rares.
Catalogue des eaux-fortes.
Les estampes de Charmier sont imprimées sur un papier vélin blanc ou sur chine, appliqué (toutes celles de la BML) ou non. Il faut signaler aussi qu'une édition récente (entre 1975 et 1980) de Jean de Bonnot a réimprimé (par photogravure probablement) des estampes de Charmier sur vergé très grossier ou sur un vélin beige de 25 x 32cm.
La première estampe datée se place en 1842, et on ne trouve pas de date postérieure à 1851, même s'il faut bien admettre qu'il a continué à graver après cette date. Les estampes de Charmier ne sont pas souvent signées, mais il peut signer dans la plaque de son nom entier ou simplement de son monogramme JC, le J barrant le C.
La numérotation commence par les huit estampes datées. Les autres viennent ensuite dans l’ordre de l’album de la Bibliothèque municipale de Lyon, que nous remercions ici d'avoir bien voulu faciliter cette entreprise, suivies d'autres encore, absentes de l'album lyonnais.
Bibliographie :
Dictionnaire Bénézit.
Audin et Vial, Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art, 1918, réed. 1992
Dans le Catalogue des oeuvres et collections de L.H. Allemand, de A. Vingtrinier, Lyon, 1887, on trouve mention de 22 pièces non décrites.
On trouve aussi mention d'estampes signées de lui dans le Catalogue des Oeuvres et collections de A. Ponthus Cinier, Lyon, 1885, n° 371, et le Catalogue de la première vente Agassis, Lyon, 1891, n° 1196
Revue du Lyonnais, "Chronique locale", série 4, N°3, 1877.
Catalogue des eaux-fortes