Un peintre et un graveur trop méconnu.
Formé dans l'atelier de Jean-Paul Laurens, il expose dès le début du XXème siècle à Paris et à Lyon.
Marqué d'abord par l'académisme et les grandes fresques à la Puvis de Chavanne (voir Musée des Beaux-Arts, Les Parques, 1907), il se rapproche de l'avant-garde dans les années d'après-guerre.
A Lyon, il collabore à la revue "Promenoir", d'inspiration dadaïste, créée en 1921 et animée par Pierre Deval, Jean Epstein, et Jean Lacroix. Il participe à l'aventure Ziniar entre 1920 et 1921.
A Paris, il oeuvre notamment aux éditions de La Sirène, fondées en 1917 par Paul Lafitte, qui publie des ouvrages de Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Jean Cocteau, illustrés par Picasso, Fernand Léger, André Lhote, Raoul Dufy, etc. Dalbanne est chargé de la composition et de la typographie de Bonjour Cinéma, de Jean Epstein, publié en 1924.
L'influence de la musique le mène ensuite à de grandes compositions dynamiques et expressives (Le quatuor de Debussy, 1924, huile sur toile, musée Dini).
Erudit, il devient conservateur du Musée historique de Lyon de 1936 à 1955, publie alors des articles sur l'imprimerie et crée le musée de la marionnette.
Dalbanne a fait l'objet d'une exposition rétrospective au Musée Gadagne en 1966.
Son oeuvre gravé mérite une certaine considération.
Ses sujets principaux relèvent d'un académisme certain, avec des sujets mythologiques (Orphée et Orithye), des scènes faunesques, des nus qu'il faut lire comme des allégories (le baiser, la douleur, l'amour ...), des maternités. Aucune gravure ne relève nettement du champ religieux. On trouve peu de paysages (trois planches seulement, contrairement à ce que montre sa pratique fréquente du dessin), et deux natures mortes.
S'il faut dégager les tendances de son style, on peut mettre en exergue son trait. Dalbanne aime jouer avec les formes : il penche vers la courbe, l'ondulation, le mouvement. Sa plume ou sa pointe accentue les courbes des corps ; il aime les corps rapprochés, enchevêtrés, formant une masse confuse ; les amoncellements de nudités, multipliant les courbes, les tensions, les torsions, conduisent parfois à l'illisibilité.
Parallèlement, de trop rares planches, avec les mêmes sujets, témoignent de son intérêt pour une pratique plus futuriste, suggérée par les avant-gardes de son temps, dadaïstes ou cubistes.
(Voir pour une analyse plus complète l'article de blog que nous avons consacré à une vente aux enchères du fond d'atelier en juin 2020)
Nous donnons ci-dessous un catalogue provisoire, inévitablement incomplet, des estampes de Claude Dalbanne. Nous n'avons pas tenté un classement chronologique, mais regroupé les planches par sujet.
Nous ne montrons en revanche qu'une sélection des estampes. Mais nous restons à la disposition de toute personne qui aurait besoin d'une image d'une quelconque estampe nommée ci-dessous.
Mythologie :
1 Borée et Orithye (4 états) bois en deux tons, 25,5 x 16
2 Orphée 1, 1928, 3 états connus, (programme pour la Société de musique d'autrefois)
3 Orphée 2, 1929, 2 états connus (programme pour la Société de musique d'autrefois)
4 Ange musicien à l'organetto, vers 1930, (programme pour la Société de musique d'autrefois)
Nus :
5 La cueillette, bois, x 7
6 Le bain, bois, 17,5 x 20
7 Baigneurs, bois, 17 x 22
8 Le couple sous le pommier (Adam et Eve ?), bois, 16,5 x 10,5
9 Couple nu tourné à droite, bois 16 x 10
10 Couple nu de dos, bois, 10 x 6,5
11 Couple nu, au coude levé, bois, 15,5 x 10,5
12 Couple nu enlacé, elle visage tourné à droite, bois, 22 x 16
13 Couple nu enlacé s'embrassant, bois, 9 x ?
14 Couple nu, elle s'écartant, bois, 10 exemplaires
15 Nu debout de profil levant les bras, lettrine, bois, 9 x ?
16 Nu debout les mains derrière le dos, lettrine, bois, 11 x 7,5
17 Deux nus l'un au-dessous de l'autre, (lettrine I ?), bois,16 x 11
18 Deux couples nus l'un au-dessous de l'autre (lettrine I ?), bois, 15 x 7,5
19 Trois couples nus l'un au-dessous de l'autre, et un nu assis horizontal (lettrine L), bois, 27 x 13
20 Le baiser (1er album Ziniar), 1920, bois, 17 x 12,9
21 Faune enlevant une femme, eau forte, 10 x 6,5
22 Faune poursuivant un femme, bois, encre brune, bois, 17,5 x 20,5
23 Faunes et femmes, double scène, monogrammé, bois en deux tons, 124 exemplaires,19,6 x 32,7 (il existe un état sans le monogramme, en sanguine et sépia)
Maternités
24 Mère assise, un enfant debout sur ses genoux, bois, 4ème état (dernier ?) (un "1er état" esquissant seulement les figures)
25 Mère à genoux, levant son enfant, monotype, en sanguine,14 x 7,5.
26 Mère et trois enfants, eau forte, 11 x 8
27 Mère assise et deux enfants, eau forte, 10,5 x 6,5
Divers
28 Farandole bachique, bois, 21 x 27,5
29 La danse, bois, 32 x 22
30 Le printemps, bois, 17 x 20
31 La mêlée de cavaliers, bois en deux tons, 25,5 x 35,5 (un autre état en sanguine et sépia)
32 Chat, bois, 8 x 9,5
33 Etudes de visages, 1912, eau-forte, 13 x 10,5,
34 Autoportrait au chapeau, 1912, eau forte, 13,5 x 9,5
35 Ultima comoedia est mors, eau forte, 2e état - 24 x 16 cm
36 Harpiste, bois,
37 Scènes diverses (proche du Quatuor de Debussy, Musée Dini), eau forte, 13 x 20
38 L'actrice Alla Nazimova, 1924, bois, in Bonjour Cinéma de J. Epstein
39 "14 juillet 17", Lyon quai du Rhône, eau forte, 13,5 x 19,5
40 La destinée du poète 1er état.
Nature morte
41 La table, bois, 12x18,5
42 La coupe de fruits, in Album Ziniar 2, 1921, pochoir, 17 x 22.
Paysages
43 La ferme aux meules, eau forte, 8 x 19,5
44 Paysage au ciel d'orage, monotype
45 "Cusset", eau forte, 1er état.
Biblio : Philippe d’Arcy, Note biographique sur le peintre et son œuvre, Lyon, 1990, archives du musée des Beaux-Arts de Lyon
Exposition Lyon, scène de l'art moderne, 1920-1940, De Bonnard à Signac, Musée Dini, 2012.